maison de retraite : pourquoi il faut poursuivre les travaux ?

Publié le par Langres autrement

Langres Autrement :

En quoi cet EHPAD est-il différent des autres projets environnants ?

Didier Jannaud :

Sa différence est sa spécialisation avec une unité Alzheimer conséquente,

conçue pour accueillir des personnes très dépendantes (démence, agressivité). L’unité sécurisée proposée dans cet EHPAD parmi les 190 lits ne peut être qu’un atout majeur. Ce type de

spécialisation n’est pas prévue dans les autres maisons et répond à un réel besoin qui va s’amplifier dans les années à venir. Le taux d’occupation sera optimum. La place des plus malades et des plus dépendants est à Langres à coté de l’hôpital.

Langres Autrement :

Qualité, spécificité, la note des patients ne risque t-elle pas d’être trop salée ?

Didier Jannaud :

Nous sommes là devant le noeud du problème. Si demain la collectivité nationale,

par l’ouverture d’une 5e branche de sécu, ne participe pas à la prise en charge de nos anciens, alors tous les équipements seront trop chers. Pourtant les besoins sont là. Actuellement, les prix d’hébergement sont à 55€/jour soit 1 650 €/mois. Le seuil des retraites Haut Marnaises

est déjà largement dépassé. Désormais les personnes prévoient leur fin de vie. Quand c’est possible, elles sont aidées par les familles ou par le Conseil Général qui peut octroyer le complément dans certains cas à travers l’aide sociale.

Langres Autrement :

Le coût du projet est visiblement resté dans le collimateur. Revoir le projet à la baisse ne serait-il pas une solution pour débloquer ce dossier ?

Didier Jannaud :

Si on arrête maintenant il faudra tout de même payer les 4 M€ de dédits (voir plus)

pour construire un équipement moins moderne et moins fonctionnel. Nous aurons donc un EHPAD plus petit pour aussi cher, bravo la vertueuse gestion… et aucune création d’emploi.

Revoir un nouveau projet, c’est prendre le risque de ne rien faire à Langres (car dans ce domaine la concurrence est rude) et les financements acquis ne sont pas certains d’être reconduits pour un

autre projet.

Langres Autrement :

Quelles seraient les répercussions sur l’avenir de l’hôpital en cas d’arrêt ou de poursuite du projet ?

Didier Jannaud :

Stopper le projet dans le contexte médical Langrois revient à enterrer définitivement

la filière gériatrique. Le poursuivre c’est redonner une bouffée d’oxygène à l’hôpital et créer une nouvelle source d’emplois. Le projet de rattacher l’EHPAD à l’hôpital donne l’avantage de disposer

en institution d’une équipe de professionnels diplômés, expérimentée, reconnue, avec la consultation mémoire et gériatrique spécialisée sur place.

Langres Autrement :

Quelle est la suite à donner à ce projet d’après vous ?

Didier Jannaud :

L’arrêter maintenant c’est tout d’abord assumer des chiffres : plus de 4 M€ de dépensés (partagés entre dédit et travaux déjà effectués) et 8 ans de travail anéantis. Ce sont des années gaspillées pour le personnel qui a œuvré pour faire jaillir de nouvelles perspectives pour le bien des personnes âgées et de leur famille. Des personnes âgées qui sont accueillies actuellement

dans des locaux vétustes et inadaptés. C’est une honte ! Il faut poursuivre ce projet dans les plus brefs délais, question d’intérêt général et non d’enjeu politique.  

 

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